Performance : Carte blanche, ou l’illusion de la liberté
Thématique
Citoyenneté – Laïcité
Quoi ?
Contexte ?
Bordeaux – 2013
Commanditaire ?
Compagnie Digame
Avec qui ?
La thématique : L’égalité homme/femme.
La Compagnie DIGAME a été sollicitée dans le cadre du grand rassemblement du service civique.
Nous tenons à remercier particulièrement celles qui nous ont fait venir, à savoir Gaëlle de St Jean et Elise Siber, de l’association UNISCITE. (link)
Une journée très intéressante basée sur l’échange, l’écoute, la formation de l’esprit critique.
Le cadre : environ 300 jeunes entre 18 et 25 ans, des assos, les plannings familiaux, et des politiques.
La commande : provoquer, choquer, interpeller
Les moyens : carte blanche.
Le jour J, nous déroulons notre performance comme nous l’avions préparée. Des statues, des images fixes mettant en jeu les relations entre les femmes et les hommes, entre les femmes et les femmes, entre les hommes et les hommes. Chaque tableau était entrécoupé d’un slogan, que nous scandions, comme dans une manif : « Liberté mon cul, égalité mon cul ! » Applaudis par le public qui s’était rassemblé autour de nous durant ces quelques minutes, nous souhaitions reprendre ce slogan en assemblée plénière.
On nous a demandé de ne pas le faire. De ne pas crier ce slogan qui avait soi-disant dérangé. De faire autre chose, en tout cas, de ne plus le dire.
Qu’est ce qui a choqué ? La crudité du mot « cul » ? Son association avec ceux de la devise républicaine ? Ou bien la vérité ?…
Qui a été réellement choqué ?
Les jeunes qui sont venus échanger avec nous étaient ravis, heureux de voir que justement, on pouvait l’exprimer ainsi pour soulever le problème, avec provocation, ironie et simplicité. N’était-ce pas le sujet ?
Qu’est-ce qui nous interroge alors aujourd’hui ?
Le fondement de cette censure, le droit à l’expression, l’urgence de rétablir l’humour et de mettre de la distance pour mieux réfléchir, le devoir de continuer à provoquer.
Non, on ne l’a pas recrié. Oui, on s’est servi de la scène, tribune privilégiée, pour dire un mot là dessus, devant ces quelques 400 personnes.
Nous provoquons le débat en essayant d’être toujours justes, sans revendiquer quoi que ce soit. Notre volonté, comme toujours, était de susciter une vive réaction pour que se posent des questions auxquelles nous essayons de ne donner aucune réponse. Pour que les citoyens que nous sommes et ceux que nous rencontrons puissent réfléchir face à un événement.
Mission accomplie.
Mais en attendant, liberté… mon cul.